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Sommeil paradoxal et origine freudienne des rêves


La découverte du sommeil paradoxal a remis en cause les fondements même de la théorie freudienne d’interprétation des rêves. Comment en effet, face à cette découverte scientifique, considérer que le rêve est l’expression de l’inconscient tentant de se jouer de la conscience pour exprimer des pulsions refoulées durant l’enfance ?

L’interprétation des rêves selon Jung en revanche se trouve confortée par l’existence de ce sommeil paradoxal durant lequel interviennent l’essentiel des rêves d’une nuit.

Définition du sommeil paradoxal

Une nuit se décompose en plusieurs cycles de sommeil, chaque cycle ayant une durée d’une heure et demi environ et se décomposant en étapes successives.

La première phase de sommeil est un engourdissement, sans rêve. Les émotions de la journée se mêlent même s’il est parfaitement possible de modifier totalement son humeur par quelques pensées positives durant cette entrée dans le sommeil.

Celui-ci vient bientôt, mais il est léger tout d’abord. On le constate souvent, le dormeur peut être réveillé par un bruit, une présence, il grogne ou sourit (souvent il grogne certes, mais c’est bien dommage), se retourne, se couvre, peut se réveiller totalement avant de se rendormir immédiatement. Cette légèreté du sommeil serait propice au souvenir, mais il faudrait pour cela accepter de se réveiller sérieusement, or le sommeil nous entraîne vers un sommeil plus profond.

Le sommeil devient alors lourd, des rêves peuvent apparaître mais demeurent inaccessibles.

Enfin, le dormeur accède au sommeil paradoxal. C’est un état absolument atypique, intermédiaire entre le sommeil et l’éveil. Il n’est pas propre à l’homme, tous les mammifères et les oiseaux le connaissent.

Chez l’Homme adulte, il dure environ un quart de la durée totale du cycle de sommeil, soit environ vingt minutes. Physiologiquement, le dormeur connait un dérèglement de sa température, de son rythme cardiaque, des mouvements oculaires désordonnés... Avant l’entrée dans le sommeil paradoxal, le cerveau du dormeur stocke de l’oxygène car, durant cette phase, son activité neuronale est extrêmement forte. Les rêves réalisés durant cette période sont ceux dont on se souvient car, suite au sommeil paradoxal, le dormeur enchaîne un nouveau cycle qui commence par un état proche de l’éveil.

Remise en cause de l’origine des rêves selon Freud par le sommeil paradoxal

La mise en évidence scientifique du sommeil paradoxal dans les années 1960 puis son étude approfondie depuis remettent en cause les fondements principaux de la théorie freudienne des rêves.

Tout d’abord, la plupart des rêves interviennent durant cette phase du cycle de sommeil, à un moment où le dormeur connaît un état profond d’endormissement, totalement insensible aux évènements extérieurs, entièrement concentré sur lui-même. Le rêve n’intervient donc pas durant une phase de sommeil léger comme le présupposait Freud.

Les nouveaux-nés connaissent le sommeil paradoxal, et donc le rêve. La durée de cette phase est même plus importante chez un bébé que chez un adulte. Et elle constitue une plus grande part encore de la vie du fœtus ! Pour cette raison, l’hypothèse freudienne selon laquelle les rêves proviennent de refoulements datant de la petite enfance n’est pas confirmée.

Si le sommeil paradoxal est tellement important chez le fœtus et l’enfant, c’est que cette phase du sommeil, qui s’accompagne de rêves, permet au cerveau de se constituer et de se développer, par la multiplication des liens entre neurones, des synapses. Ainsi, un bébé peut sourire durant son sommeil alors qu’il n’y parvient pas encore durant sa vie éveillée. Un chat peut simuler une attaque. Le rêve prépare donc les capacités cognitives utilisées durant la vie diurne, et non l’inverse.

La consommation d’énergie par le cerveau durant cette étape du sommeil est là encore contradictoire avec l’intuition de Freud : les neurones utilisent et fabriquent leur propre énergie pour fonctionner, ils ne sont donc pas le simple filtre de pulsions inconscientes.

Enfin, une caractéristique du sommeil paradoxal est la paralysie du système musculaire et des sens du dormeur. Il est alors très difficile de réveiller ce dernier, totalement insensible aux bruits, aux odeurs... Un chat par exemple ne réagira pas aux odeurs de nourriture alors même que dans son songe il s’apprête à attraper une souris. Le rêve ne peut donc en aucun cas être l’expression d’un désir ou d’un besoin physiologique.

Le sommeil paradoxal et la signification des rêves selon Jung

La découverte du sommeil paradoxal ne signifie nullement que le rêve n’existe pas où qu’il n’a pas de sens, bien au contraire. A l’inverse, les intuitions de Jung sont renforcées par cette découverte. Durant le sommeil, l’être humain, replié totalement sur lui-même, connaît des périodes d’activité extrêmement riches durant lesquelles son processus d’individuation laisse des traces physiologiques dont les rêves sont des témoins.

EN CONCLUSION :

L’étude du sommeil paradoxal a permis de mieux comprendre cette phase essentielle du sommeil durant laquelle apparaissent les rêves. Or les caractéristiques de ce sommeil paradoxal vont à l’encontre de bien des hypothèses de Freud. Les rêves ne peuvent pas provenir uniquement de pulsions refoulées. Ils sont plus largement l’expression d’un processus de développement personnel particulièrement actif durant ces phases du sommeil.




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