Dos
Le dos, c’est la partie du corps que l’on ne voit jamais, celle qui est soustraite à notre regard.
La partie non protégée
Si l’on ne voit pas notre dos, alors on ne peut pas anticiper les attaques qui pourraient subvenir à cet endroit du corps. Le dos est alors l’arrière-plan d’où l’ennemi peut surgir à tout instant.
Si la peau du dos est épaisse, c’est justement en raison de cette faiblesse, de cette absence de protection qui doit être compensée par une peau aussi solide que possible, presque une carapace.
Dans la théorie du Moi-Peau d’Anzieu, cette faiblesse du dos, abandonné à l’autre, explique notamment ce besoin du bébé de sentir quelque-chose contre son dos, le corps de la mère ou de son père idéalement, venant renforcer cette partie obscure du corps, indéfendable.
Ce que l’on ne peut voir
En psychologie jungienne, ce que l’on ne peut voir de nous même, c’est l’ombre (notion précisée ici).
Le dos participe donc à des images oniriques dans lesquelles le sujet est appelé à prendre conscience d’éléments de son psychisme qu’il n’a encore jamais vus.
Mais l’ombre peut aussi souligner un problème dont le sujet refuse de s’occuper, face auquel il n’a pas encore agit. Laisser de telles difficultés potentielles dans son dos peut évidemment expliquer un rêve d’avertissement.
En avoir plein le dos
Cette expression permet d’interpréter de nombreux rêves dans lesquels le sujet porte sur son dos un sac ou des marchandises trop lourdes.
Le dos renvoie alors au symbole du charriot. Porter, être chargé d’un passé trop lourd, que dit le rêve d’un dos courbé par l’effort et l’épuisement ?
Blessure dans le dos
Rêver d’un coup de couteau dans le dos, c’est mettre en image une trahison. Ce rêve parle-t-il d’une trahison familiale, provoquée par telle ou telle décision récente ? De la crainte inconsciente d’être trompée ? Le rêve d’une attaque dans le dos oblige à considérer toutes les craintes inconscientes et pénibles à regarder en face, c’est à dire consciemment.
Exemple rêve de dos
Très grande pièce. Beaucoup de monde et de femmes surtout. Je suis à une table, un homme est à ma droite. Il recherche une femme avec un dos magnifique pour le photographier. Il dirige avec une femme une agence de mannequins ? Il regarde dans son fichier les dos de toutes les femmes mais ne trouvent pas le dos particulier qu’il veut. Je pense alors à moi mais il ne me voit pas.
Je sors et me retrouve dans la rue à Paris avec lui et une amie. Elle est petite mais est adulte ? Elle me dit que ça va être moi. Nous marchons tous les trois et je me vois assise en lotus et les bras au-dessus de ma tête avec les mains jointes. Je suis nue et me vois de dos.
On continue à descendre cette rue. L’amie part et nous laisse tous les deux.
Il me semble que c’est le physique de mon ancien Psy. Il a les cheveux grisonnants et habillé de blanc. Il me dit qu’il a encore du chemin à faire pour rentrer chez lui. Et moi je me dirige vers la station de métro juste devant nous. Mais je ne me rappelle plus quelle station ? Alors je lui prends la main et il prend la mienne que l’on sert fortement ; il me dit qu’il n’osait pas car il n’était pas sûr de mes sentiments.
Nous sommes à la station. Il fait nuit et on s’embrasse profondément. Je sens ses baisers dans mon cou et sa barbe de la journée ; on s’embrasse à nouveau et je sens du désir dans mon sexe. J’ai je crois un pantalon blanc. Alors on se regarde tous les deux et on se dit en même temps « j’ai envie de toi ».
Là je vois distinctement son visage. Il porte d’énormes lunettes rondes avec un tour couleur orangée-rouge et a une petite tête étrange par rapport à la grandeur des lunettes. Ce n’est pas mon ancien Psy mais un autre homme jeune qui a les cheveux courts. Cette petite tête et ces énormes lunettes rondes colorées m’interpellent !
Un spécialiste des dos de femmes. Cet homme, qui s’intéresse à ce qui se situe dans l’inconscient de toutes les femmes, est proche d’un animus collectif, de la notion d’inconscient collectif de Jung.
Cet homme prend l’allure d’un psy, et donc, autre interprétation (qui n’exclue pas la précédente mais la complète plutôt, la renforce), de celui qui s’intéresse à l’inconscient de plusieurs personnes, une agence de mannequins, des dos magnifiques.
La phrase particulièrement intéressante est alors : "Il me dit qu’il a encore du chemin à faire pour rentrer chez lui". Pour accéder et atteindre son but, cet animus a besoin de cheminer encore longuement. On pourrait le croire autonome, mais il semble appeler à être accompagné dans ce transport. "Dieu a besoin de l’homme" affirmait Jung. On retrouve la même évidence en alchimie : la pierre, le fils ou le produit des philosophes, a besoin du travail de l’alchimiste. Cela signifie que l’objectif psychologique suprême est engendré non seulement par un archétype divin (l’archétype étant ici projeté sous la forme de cet homme) mais aussi par un moi terrestre.
Dans notre dos il est possible de dissimuler tout ce que l’on ne saurait voir, mais aussi tout ce qui se cache de notre personnalité et que l’on ne peut observer autrement que sous forme de projections : notre ombre.
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