Mante religieuse

La mante religieuse, symbole féminin, a pour lourde réputation de dévorer son procréateur.

La mante religieuse et le féminin

L’image de la mante religieuse est systématiquement associée au féminin. Quel est le masculin de la religieuse ? La question étonne. On n’avait jamais pensé au masculin de la mante finalement.

La mante religieuse est un symbole exclusivement féminin. Et c’est dans cette exclusion du masculin certainement que l’animal trouve tout son sens. Un symbole tellement féminin qu’il ne laisse plus aucune place au masculin. Autant dire un animal qui pousse au déséquilibre.

L’amante religieuse

Celle qui aime, mais sans le contact de la chair.

L’amante religieuse se limite par définition à un amour non corporel.

Or un enfant peut-il vivre sans l’amour corporel prodigué par le parent ou son substitut qui lui accorde les soins (soins maternels, on ne peut éviter ici la référence à la mère).

Un enfant qui ne reçoit pas physiquement cet amour ne peut pas se constituer pleinement, si l’on en croit la théorie qui veut que le psychisme se construise à partir des expériences corporelles les plus précoces. Un amour évident mais non incarné est alors problématique.

La mante religieuse apparaît peut-être pour signifier cela dans les rêves.

Une mante meurtrière

L’image de la mante religieuse qui décapite le mâle durant ou juste après la copulation pour ensuite le dévorer est forte symboliquement.

La décapitation est une image de castration. La femme castratrice qui, dans un couple, compense son sentiment de castration par une place dominatrice, asphyxiant totalement son compagnon, trouve une bonne représentation à travers la mante religieuse.

De la même façon pourrait être représentée la mère qui compense ce sentiment de castration par une utilisation phallique de son enfant, celui-ci devant un objet prolongeant sa propre psyché, le tout enveloppé éventuellement dans un amour dévorant.