Apprendre à retenir ses rêves
Tout le monde rêve, en revanche se souvenir de ses songes n’est pas donné à tout le monde. Et pourtant, ce n’est qu’une question de méthode... et de volonté.
La volonté de se souvenir
Comment se souvenir de ses rêves ? Certaines personnes ne se souviennent jamais de leurs rêves, pensent même qu’elles ne rêvent jamais. Mais le veulent-elle vraiment ? On l’a dit, se lancer sur la piste de son inconscient, c’est parfois faire des découvertes difficiles à accepter. Toutes les vérités ne sont pas agréables à découvrir. Pour se souvenir de ses rêves, il faut avant tout en avoir la volonté. Il ne s’agit pas d’une décision à prendre, mais d’un état d’esprit.
En conséquence, la première chose à faire pour se souvenir de ses songes est de s’y préparer. Inutile de prévoir un réveil toutes les deux heures, ou encore que l’éclairage de votre chambre se déclenche en pleine activité onirique, simplement choisir un carnet dans lequel noter ses rêves, l’oublier sur sa table de chevet, et s’endormir en se répétant que l’on se souviendra de quelque chose.
Bien s’endormir
On ne s’endort pas dès que l’on se couche et pour tomber immédiatement dans un sommeil profond. Dans un premier temps, quelques minutes, le dormeur ressent davantage un engourdissement, la respiration devient plus lente, état de relaxation durant lequel des images de la journée passée se mêlent aux émotions de l’instant. Ces dernières peuvent prolonger l’état émotionnel général de la journée, car il est rare de s’endormir de bonne humeur après une journée pénible, mais cela n’a rien d’obligatoire. Au contraire, après une mauvaise journée, il est possible de ressentir des émotions positives juste avant l’endormissement et c’est au final cet état positif qui influencera les rêves de la nuit. Ce temps est essentiel pour fixer nos sensations de la nuit, même s’il n’y a pas de rêves durant cette première étape du sommeil.
Se souvenir de ses rêves durant la nuit
Certaines personnes parviennent à se réveiller chaque matin sans réveil à l’heure souhaitée. De la même façon, avec de l’entrainement, il est possible de se réveiller la nuit après un songe. Il est alors très présent, tellement que l’on croit inutile de le noter, et pourtant on se trouve dans un temps intermédiaire entre deux périodes de sommeil et ce temps sera presque totalement oublié au réveil.
C’est donc durant ce temps intermédiaire, juste après le sommeil paradoxal qu’il faut écrire les images encore très présentes, les détails marquants, très rapidement, en restant dans cet état intermédiaire entre éveil et sommeil.
Il arrive également que l’on soit réveillé au milieu d’un rêve (il faut penser aux parents qui ont des enfants en bas âge !). Inutile encore une fois de faire sonner son réveil à 3 heures du matin, l’exercice est particulièrement pénible et a toutes les chances de perturber l’activité onirique. Cependant, dans ce cas, le rêve, souvent inachevé, est totalement présent. Mais surtout, les sentiments ressentis au moment même du songe peuvent être notés. Or la réaction du rêveur face au scénario et à son point culminant est particulièrement importante et révélatrice de son état d’esprit actuel souligné par l’inconscient. Sans connaître la totalité de ce scénario, le rêveur pourra en revanche conserver une perception sensorielle de son rêve.
Se souvenir de ses rêves au réveil
Au réveil, il faut également tenter de conserver notre disposition naturelle à rejoindre nos rêves. La position allongée, un corps relaxé, un métabolisme au ralenti, sont des atouts pour retrouver l’intrigue des scénarios de la nuit. Ce n’est pas le moment alors de s’installer à son bureau et de se dire : Alors, de quoi s’agit-il aujourd’hui ? Se réveiller très lentement, sans effort attendre qu’une image réapparaisse, ne pas chercher à tout prix à revoir cette image mais savoir qu’elle existe et la recevoir.
Souvent, cette première image correspond à un moment fort, au dénouement, très rarement à la mise en place du rêve (se référer à l’organisation d’un rêve). Si elle arrive, il ne faut pas la noter, pas tout de suite, il ne faut pas être dans une attitude attentive et consciencieuse, on n’est pas sur son lieu de travail, à son poste quotidien, mais dans son lit, seul après une nuit qui disparaît petit à petit. Il faut au contraire lester sa conscience, qu’elle reste légèrement en retrait, car à partir de cette première image le fil du rêve peut permettre de remonter jusqu’à sa source.
On revit, toujours sans effort, sans rechercher aucune construction ou logique à ce qui nous revient, quelques traces de rêves. Idéalement, on retrouve également les sentiments qui les ont accompagnés. Il ne faut espérer que revivre ces moments privilégiés, dans un état de détente qui est celui nécessaire à la pratique du rêve éveillé libre.
Le souvenir d’un rêve durant la journée
Un évènement de la journée, une pensée dans un moment de relaxation, peut également déclencher le souvenir d’un rêve. Il est alors conseillé de conserver un état reposé et de chercher mentalement tout d’abord à retrouver les détails de son rêve. Étant donné qu’on est alors dans une phase de pleine conscience, ces détails ne seront plus oubliés et pourront être notés ultérieurement.
Vivre au présent les traces de son passé
Il existe des musées qui témoignent de la vie passée. Face à des ruines, romaines par exemple, à partir des fondations le plan de la construction est représentée, sa place dans la ville, l’usage de chaque pièce est expliqué sur des panneaux, des vidéos mettent en scène l’activité qui y régnait... Les connaissances scientifiques de ce passé sont synthétisées avec le soucis de la plus grande compréhension du public, c’est un musée.
Les traces laissées par le rêve à l’inverse ne concernent que le rêveur lui-même, et personne d’autre. De plus, lorsque l’on cherche à se remémorer un rêve, il ne faut en aucun cas aboutir à une compréhension de celui-ci. Enfin, il ne s’agit pas de trouver pour rendre compte, mais de chercher, en soi et pour personne.
Certes, dans le cas d’une démarche accompagnée, pouvoir apporter à rêve à son psychanalyste peut constituer un matériau riche. Mais un psychothérapeute n’a jamais demandé à un patient une telle obligation de moyen. On se rend à une consultation comme on est, et c’est cette même liberté qui doit diriger la recherche de ses images oniriques.
Finalement, il faut désapprendre toute la démarche d’acquisition de connaissances acquise durant son parcours scolaire, dans le cadre de son éducation, son expérience professionnelle... pour pouvoir accéder à ses rêves. Toute démarche analytique doit être proscrite. On se réveille, encore tout proche du sommeil, on ne cherche pas à comprendre mais juste à vivre encore un peu, au présent, ce passé qui fuit déjà. Face à des ruines de rêve, il suffit d’observer, en soi, le travail effectué par son inconscient, juste pour le plaisir d’être là, présent, entièrement. Après viendra l’écriture, la recherche de signification, l’analyse, après.
Pour se souvenir d’un rêve il faut adopter une attitude particulière, passive presque, être absolument relaxé et attendre une image, et peut-être même qu’une partie du scénario réapparaisse, ou alors un détail, l’expression d’un visage, la direction d’un chemin, la couleur d’un objet, les sensations alors éprouvées.
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