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Être confronté directement à sa plus grande peur dans un rêve


Antropophobie : peur des autres en général. Principalement reconnaissable par une crainte des contacts physique avec autrui.
Ma plus grande peur.

Tout commence devant une petite boulangerie. Ma mère m’y a envoyé au coucher du soleil mais je suis arrivée au moment de la fermeture. Je décide de rester devant la boulangerie toute la nuit sans me rendre compte que ça ne servait à rien d’attendre ici. Les deux employés avaient allumé une petite lampe et l’un d’entre eux me demandait ce que j’étais venue chercher. Je lui demandais des croissants alors que je n’en mange pas et il me répondit qu’il n’était que quatre heures, vers six heures il me servirait. La commande était déjà prête sur son comptoir et je lui tendais l’argent à travers les espaces du rideau de fer.

J’étais assez heureuse à ce moment là mais je ne saurais dire pourquoi. Je m’étais assise sur une marche devant la boulangerie et observais le temps s’écouler. Au moment où le soleil se levait trois personnes apparurent. Ils devaient avoir mon âge mais ça me paniquait. Je comptais les ignorer jusqu’à ce qu’une des personnes ne m’appelle par mon prénom. Je me tournais vers eux et reconnus deux amies, un garçon les accompagnait mais je ne me souviens d’aucun détail sur lui, juste qu’il n’a pas dis un mot de tout le rêve. Ils ont attendu avec moi devant la boulangerie. Une fois six heures passé je leur demandais de m’attendre ici le temps d’amener la commande à ma mère.

Nous étions chez des amis de mon beau-père et leur fille n’arrêtait pas de jouer avec un rubik’s cube. Elle n’y arrivait pas et solliciter mon aide. Je prenais le temps de lui expliquer tous les gestes et une fois fini je la laissais pour rejoindre mes amis.
Dehors entre deux immeubles peu séparés, la mère de la fille et la mienne faisaient des ponts avec leur corps pour faire traverser l’autre. Je me souviens avoir pensé que c’était dangereux mais que si ma mère le faisait ça ne devait pas l’être autant. Mes amis les observaient.

Mon rêve devint cauchemar à partir de ce moment là. La petite au rubik’s cube était sortie et voulait faire comme nos mères. Cependant elle glissa et n’arriva pas à se rattraper à un balcon. Son corps tomba lourdement sur le sol, son dos contre le macadam. Sa mère s’inquiétait, une amie avait crié, tout le monde demandait si elle était morte. Je me souviens avoir couru et lui avoir parlé. Elle m’a dit ne pas avoir mal mais qu’elle ne pouvait plus bouger. Elle a six ans de moins que moi alors je pouvais la porter seule jusque chez elle.

A notre retour là-bas nos mères buvaient le café tranquillement comme-ci de rien n’était. La fille s’était endormie dans le canapé et j’avais de nouveau rejoins mes amis.
Personne ne parlait de ce qui venait de se produire et ils regardaient le sol sans rien dire. Puis une amie a proposé d’aller se promener. Nous sommes passés sous un pont, puis par un parking, avant d’arriver dans une grande cour qui ressemblait à un parc. Beaucoup d’adolescents de notre âge y étaient et je me souviens avoir fait deux pas en arrière ne voulant pas y aller.

Finalement nous sommes allés vers un mur de la cour et observions les autres adolescents jouer au foot. Un homme dans la trentaine nous a proposé d’y jouer. Mes deux amies et le garçon ont accepté et sont partis sur le terrain. Je suis restée contre le mur a les observer. L’homme de la trentaine a dit qu’il fallait que j’aille sur le terrain et je lui ai souri histoire de dire que je n’irais nulle part. Il m’a regardée un moment avant de siffler trois joueurs : trois garçons. Deux plus vieux que moi et un qui devait avoir mon âge, il n’étaient pas beaucoup plus grands. L’homme leur demanda d’essayer de me convaincre et chacun d’eux s’approcha d’un pas et le plus grand prit le dernier la parole. Au départ il se faisait charmeur et le deuxième plus grand essayait de me faire aller sur le terrain, mais je continuais de refuser tout en les ignorant.

Puis l’homme leur a donné carte blanche et j’ai eu peur de ce qu’ils pourraient faire. Ils se rapprochèrent pour m’encercler et le plus grand attrapa une mèche de mes cheveux et joua avec. Je donnais un coup dans sa main pour qu’il arrête. J’ai fait un pas de côté mais ne touchait plus le mur derrière moi. Le deuxième plus grand dit au premier que je n’avais pas le droit de le traiter ainsi et ce dernier commença à s’énerver. Il voulut attraper mon bras mais le plus petit l’en empêcha lui disant que ça suffisait. L’homme revint et leur dit de retourner sur le terrain. Une fois partis je courais à l’opposé de l’homme mais restais observer mes amies.

L’entraineur, je crois que c’est ce qu’il était, revint doucement jusqu’à mon nouvel emplacement pour discuter. "Alors c’est ça ? Tu as peur d’eux." a-t-il dit. Sans le regarder j’ai répondu que oui. Il a laissé passer un soupir avant d’ajouter : "Les gens comme toi ne guérissent jamais de leur peur." Mes amis ont marqué un but et je me suis réveillée.

À mon réveil j’étais essoufflée. Je me souvenais de tout mais précisément du moment dans le parc, comme-ci je l’avais réellement vécue. Jamais avant un rêve ne m’avait parut aussi réel. Je ne sais pas si on peut le considérer comme un cauchemar mais je ne savais pas comment le décrire autrement.


Cauchemar ou non, on peut relever que ce rêve vous a permit de dire votre peur, de la partager, et en cela il produit déjà des effets, ce qui montre la puissance de ces images, de leur capacité à modifier votre existence consciente.

Votre peur de l’autre, on la voit notamment lorsque vous vous détachez du mur. Vous y êtes obligée par ces garçons, et si quitter cette protection vous terrifie, elle est aussi une obligation pour pouvoir avancer. "J’ai fait un pas de côté mais ne touchait plus le mur derrière moi." Pour faire un pas de côté, pour évoluer, se libérer de cette angoisse, il faut lâcher le mur qui est une conséquence de cette angoisse. On observe là tout le cercle vicieux de la phobie.

Ce mur, il protège vos arrières, votre dos. Dans la théorie psychanalytique, cette protection de la partie du corps que l’on ne voit pas est essentielle, c’est à la mère, dans le portage de l’enfant, de le rassurer, de lui apporter une protection symbolique suffisante afin que l’angoisse de ce qui est derrière puisse être dépassée (lire ce symbole du dos ici).

Or le dos, c’est également la partie du corps qui est montrée dans ces ponts dessinés par les mères. Elles permettent de passer par la forme prise par leur dos. Les mères le font très bien. Mais il y a un danger dans cette manoeuvre. Et la petite fille échoue. Vous avez pu aider cette petite fille dans son jeu technique, intellectuel, le rubik’s cube, mais pas dans la façon de tenir son corps. Cette opposition entre le corps et l’esprit n’est certainement pas insignifiante, et je suppose que vous fonctionnez parfaitement intellectuellement (quels sont vos résultats scolaires par exemple ?).

Et puis dans votre dos, que pourraient faire les garçons ? Cette angoisse n’est pas à ignorer non plus. Mais elle me semble plus une conséquence, car toute cette histoire découle tout de même de la mission que vous a donné votre mère, où que vous faites vôtre. Car vous allez chercher des croissants que vous ne manges pas vous-même. Comme si votre objectif dans votre vie vous avait été fixé par un autre, votre mère en l’occurrence, sans correspondre à vos envies personnelles.

Je ne veux pas chercher là davantage d’explication à votre peur, ce n’est pas le lieu. En revanche, il me semble nécessaire d’affirmer que ce type de phobie se soigne parfaitement. D’ailleurs, la conclusion de ce rêve, l’impossibilité de gérir, s’oppose à la symbolique du chiffre six particulièrement présente dans le scénario : six heures répété plusieurs fois, le cube (avec ses 6 faces transformées en permanence), la petite fille a six ans de moins. Ce 6 dit tous les possibles, il ouvre sur le changement.

EN CONCLUSION :

L’antropophobie, la peur de l’autre, est mise en scène dans le rêve pour provoquer le réveil. On peut à partir de là se demander pourquoi l’inconscient cherche à réveiller la conscience sur ce sujet.




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