Fonction d’anticipation

La fonction d’anticipation est le nom donné sur ce site à un mécanisme qui explique de nombreux rêves particulièrement angoissants. Contrairement aux autres fonctions du rêve décrites dans ce dossier à partir des travaux de Jung, cette fonction est aujourd’hui l’une de celles étudiées aujourd’hui par des scientifiques qui travaillent sur l’activité onirique.

La quatrième fonction du rêve

Pour certains scientifiques, les rêves ont pour fonctions :
– D’exprimer un désir insatisfait, conformément à la définition apportée par Freud dans son ouvrage L’interprétation des rêves, mais rejoignant également la fonction de compensation proposée par Jung.
– De rejouer un traumatisme, de représenter de façon déplacée ce traumatisme, et l’on reconnaît là la répétition qui caractérise l’inconscient (cf le livre de Nasio L’inconscient c’est la répétition).
– Mettre en image des conflits psychiques internes, notamment sous forme de cauchemars (dont l’interprétation cherche alors, derrière les divers personnages du rêve, les diverses parties en conflit de l’auteur du rêve, le masculin et le féminin par exemple, la colère de l’enfant intérieur...).

Mais une autre fonction est ajoutée : la nuit, durant nos rêves, on s’entraîne à des situations angoissantes pour être plus performant durant la journée, grâce à cette expérience imaginaire.

Définition de la fonction d’anticipation

Comment appeler cette autre fonction du rêve qui vise à deviner ce que sera l’avenir pour s’y préparer ?

Les rêves prospectifs ont déjà été définis, il s’agit alors pour l’inconscient de combiner différentes sources d’informations pour tenter de prévoir l’avenir. Ces rêves ne disent donc pas l’avenir, ils ne sont pas prémonitoires (encore un autre sujet...), mais ils proposent des images d’un avenir possible pour tenter de guider la conscience.

Un rêve d’anticipation aura la même recherche : deviner l’avenir, mais plus précisément un danger, une situation angoissante, pour mieux s’y préparer. Ces rêves d’anticipation mettent souvent en image le corps du sujet en péril, car le corps, c’est l’inconscient. Logiquement donc ce dernier travaillera le psychisme pour qu’une réponse rapide soit trouvée dans la situation imaginée.

Ainsi, ce sont de nombreux cauchemars, des rêves montrant la mort d’un proche, un accident, un attentat... qui marquent le plus souvent le rêveur au sortir d’un rêve d’anticipation.

Exemple de rêves d’anticipation

Un exemple évident : les rêves des animaux qui vivent leurs instincts la nuit. Car les animaux rêvent bien évidemment. Or un chat qui rêve, c’est souvent un chat qui s’entraîne à chasser. On peut observer ses mouvements : il approche sans bruit, et tout à coup se détend pour attraper sa proie. Son corps travaille une situation potentielle et s’y prépare pour être plus performant durant la journée.

Un autre exemple : une personne fait installer une piscine à son domicile. Pendant plusieurs mois, elle rêve qu’un enfant tombe dans l’eau et se noie. Chaque fois, dans ces rêves, elle cherche une solution pour intervenir ou ranimer l’enfant.

Suite à la récente vague d’attentats, il faut aussi noter que des rêves mettant en scène les réactions à envisager dans ce type de situation sont apparus en nombre (et regroupés sur ce site dans un dossier particulier).

Proportion de rêves d’anticipation

Sur ce site, de très nombreux rêves répondant à cette fonction d’anticipation semblent proposés.

Or, selon les chercheurs qui étudient l’activité onirique, les éléments qui composent un rêve, son contexte, proviennent à 86% de la réalité vécue durant les dernières 24-48 heures par le sujet.

En conséquence, dans la très grande majorité des cas, les rêves parlent du passé. Et pourtant, ceux qui marquent la conscience sont souvent ceux qui relèvent de la fonction d’anticipation, certainement en raison de la violence des images proposées alors (de la même façon que les désirs refoulés qui s’expriment en rêve marquent eux aussi profondément la conscience lorsqu’elle y accède, d’où l’insistance de Freud sur cette fonction).