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Neige


Neige, c’est le nom d’un roman très poétique de Maxence Fermine, dont l’action se déroule au Japon et qui passe successivement de la douceur à une violence froide.

Or le symbole de la neige présente bien cette ambivalence.

Le calme de la neige

Un paysage recouvert de neige est toujours d’une quiétude étonnante. Même les animaux respecte cette blancheur. Les bruits sont assourdis par le manteau neigeux, le calme s’impose. Regarder la neige est un spectacle pour tout enfant, et tout adulte sait retrouver sa part d’enfance devant ces flocons épais qui tombent du ciel lentement, lourds comme un souvenir.

On ne peut s’empêcher de prêter un caractère positif à la neige. Cette impression de calme, de virginité... Mais, sous la neige, rien n’a changé. Car la neige recouvre, elle suspend le temps, mais elle ne transforme rien, elle est destinée à fondre. Or dans le rêve, la neige est là, immobile, infinie pourrait-on craindre.

La couleur de la neige

La neige est blanche comme une évidence, et la symbolique du blanc recouvre forcément celle de la neige.

Comme la neige, le blanc symbolise la pureté, mais une pureté non acquise, à atteindre justement. Et le blanc est aussi la couleur de certains déserts, d’une étendue infranchissable. La neige transforme en désert tout paysage familier. On la regarde tomber, on la contemple à ses pieds, sans oser avancer, immobilisé.

La neige est l’image de notre immobilisme, de notre incapacité à agir. On contemple notre réalité intérieure, notre potentiel, mais notre capacité d’action est gelée.

La composition de la neige

La neige est de l’eau, symbole de l’âme. Mais il s’agit d’eau cristallisée. Notre âme est intacte, pure, devant nous, mais elle nous apparaît gelée, recouverte d’un manteau épais, inaccessible.

Un paysage de neige est l’image d’une étendue intérieure inexploitée, recouverte de silence, caractérisée donc par l’absence de parole, d’expression de soi.

La neige est destinée à fondre, à laisser la nature reprendre ses droits, à vivre une nouvelle saison. Il faudrait que la neige fonde dans le rêve. C’est rarement le cas. Il s’agit donc de prendre conscience par le rêve de cette étendue neigeuse au fond de soi, le but étant alors de trouver les moyens de réchauffer son âme pour la défaire de cette neige, la découvrir enfin.

EN CONCLUSION :

La neige est d’une beauté naturelle envoutante, qui fait oublier que la neige recouvre tout dans un silence angoissant, celui de notre incapacité à agir, à accéder à notre âme gelée.




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