Oenomaos et Hippodamie

Oenomaos aime sa fille. Mais cet amour malsain le pousse à interdire à sa fille d’accéder à son autonomie. Aussi, c’est Pélops qui va délivrer Hippodamie des griffes de son père.

Comment un roi interdit à sa fille de le quitter

Oenomaos est roi d’Elide. Hippodamie est sa fille. Pour s’assurer que sa fille ne le quittera jamais, Oenomaos a institué un rite : tout prétendant qui souhaiterait épouser sa fille devrait préalablement se mesurer à lui dans un combat de char.

Chaque fois, Oenomaos est vainqueur et, de de fait, a le droit de tuer son concurrent, et donc d’empêcher sa fille de se marier.

Jusqu’au jour où le prétendant est Pélops, le fils de Tantale (lire le mythe de Tantale). Pélops, du fait de son histoire, sait parfaitement quels peuvent être les agissements des pères qui, pour leurs propres desseins, sont prêts à sacrifier leur enfant.

Aussi, Pélops va endommager avant la course le char d’OEnomaos, qui sera pour cette raison victime d’un accident terrible. Pélops pourra ainsi épouser sa fille Hippodamie.

Réflexions sur le mythe d’Oenomaos

Pélops va tuer le père de la femme qu’il aime pour libérer celle-ci. Tuer son père, c’est cette étape de l’Oedipe qui sera effectuée par un autre. Hippodamie est donc montrée incapable d’agir, incapable de se défaire de l’emprise de son père qui lui interdit tout développement personnel afin de satisfaire son désir de la conserver auprès de lui.

Le pouvoir du père sur son enfant dans le cadre de l’Oedipe est ainsi montré.

Pélops, qui a fait l’expérience de l’ignominie de son père (lire le mythe de Tantale comme conseillé ci-dessus), se donne alors le droit de tuer Oenomaos. L’origine de son crime trouve ainsi ses bases dans le crime de son propre père Tantale.

Il y a ainsi une succession de meurtres. Personne ne parvient à sortir de ce cercle vicieux. La malédiction se transmet de père en fils et de père en fille, ici en raison de la nature de l’amour du père Oenomaos pour sa fille Hippodamie.