Jardin avec Coco

Nous sommes allongée l’une à côté de l’autre. Elle porte une de ses innombrables robes avec des fleurs et sent la crème solaire elle qui souhaite garder son teint porcelaine.
 J’ai connu ton père avant sa transformation et j’espère que tout se passera bien pour elle maintenant.
 Elle est passé d’homme triste à femme heureuse mais ça fait mal de voir cette expression sur son visage quand les gens l’appel "monsieur".
 Elle compte le nombre de fois où on lui dit "madame", tu es la seule de la famille a sembler le prendre bien.
 Il nous en parlait quand nous étions petits, si les autres ont préféré oublié c’est leur problème. Je la soutiendrais dans ce qu’elle veut être maintenant.

Un long blanc me laisse le temps d’observer quelques nuages qui n’ont aucune forme précise qui laisserait place à l’imagination.
 C’est tout de même étrange que ce soit toi qui lui pardonne.
 Je ne pardonne pas, je suis rancunière et ne pardonne jamais, mais il n’est plus ce qu’il était, sa trans-identité lui accorde la seconde chance qu’il n’aurait jamais eu. J’ai connu mon père en tant qu’homme et il a fait beaucoup d’erreur, maintenant je ne connais pas la femme qu’elle devient en ce moment. Celle-ci ne m’a rien fait et n’a fait de mal à personne pour l’instant, si cela venait à se reproduire elle disparaîtra à jamais.

Coco se lève et se dirige vers un abris bus quand je finis ma phrase puis elle me fait signe avant de prendre le bus. Un lapin arrive près de mon épaule, quand j’essaie de l’attraper la terre se change en carrelage et des roses me coupent le dos alors que la moitié de mon visage est dans les coquelicots, je suis donc de retour à l’hôpital.

Je rejoins la salle avec cette femme décapitée, sa tête traîne sur le côté et je suis contente de ne pas voir son visage mais l’arrière du crâne donc ses cheveux. Je m’assois sur le bord de la baignoire et m’aperçois que le volet est ouvert et donne sur le jardin où je me trouvais tout à l’heure, je le reconnais grâce à l’arrêt de bus. Une infirmière entre alors.
 Tu n’avais pas le droit de sortir !
Je sais qu’elle n’est pas gentille et elle ne fait pas semblant de l’être, je sais aussi que quelque chose de mal va se passer mais n’en ai pas peur pour autant. Elle claque des doigts et deux hommes entrent avec une camisole de force sur laquelle est écrit mon prénom.


Ce rêve se rapporte donc au final au précédent de la femme coupée en deux : https://www.signification-reves.fr/Dans-un-hopital-tete-coupee
En précisant cet ancien rêve, celui-ci vient spécifier cette image, pas assez interprété lourdement, comprise dans cette séparation. Il semblerait que le conscient et l’inconscient soient vus totalement dissociés, comme dans la folie. Cette femme mutilée deviendrait une image d’un clivage insurmontable, comme dans la psychose, la folie donc. Comme si vous pouviez vous identifier à cette folie.

Et pourtant tous les propos rapportés dans cette conversation semblent démontrer une grande sagesse. Une prise de distance évidente par rapport à une situation impossible à comprendre pour le commun des mortels, qui n’a d’ailleurs pas à se confronter à une telle situation. Vous semblez donc parfaitement vivre cette situation pourtant profondément perturbante.

Alors pourquoi cette séparation dans ce rêve, entre un début qui montre votre conscience forte, et la fin qui laisse entendre le possible débordement de ce conscient par l’inconscient (ce qu’on appelle la folie) ?

Pourquoi cette séparation dans la forme onirique à l’image de celle que l’on retrouve dans l’image de la femme dont la tête est dissociée du reste du corps ?

Je n’ai pas de réponse à cela. Et je trouve ce dérapage assez inquiétant. Or je prends connaissance de vos trois derniers rêves avec quelques jours de retard. C’est un peu tard pour vous rappeler ce que vous savez, à savoir que vous pouvez, si vous le souhaitez et si cela vous paraît nécessaire, me contacter également en privé. Mais je sais votre absence d’inquiétude habituellement face à vos rêves... Alors pourquoi ces rêves plutôt angoissants, et cette fin, cette camisole de force qui était déjà là pour vous (votre prénom y est inscrit depuis longtemps semble-t-il) ? Avez-vous des réponses ?

Moi, plusieurs, qui tournent autour de l’évidence que ce n’est pas votre propre psychisme qui est dysfonctionnel, mais votre environnement. C’est la base de la thérapie des schémas que je pratique. Elle consiste à identifier tous les schémas dysfonctionnels de fonctionnement du sujet et de montrer que ces derniers ont été adoptés en raison d’un environnement dysfonctionnel. Par conséquent, que par identification, certaines parties de la personnalité ne font que cacher la véritable identité du sujet. Pour moi donc, la folie que vous voyez, c’est celle que d’autres vous ont plaqué dans le corps, celle que l’on vous fait porter, comme ces deux hommes du rêve vont tenter de vous faire porter cette camisole. Votre nom y est indiqué, mais cette folie ne vous appartient pas. C’est celle de cette femme méchante dans le rêve, et les dysfonctionnements de votre père que vous détaillez très précisément au début de ce rêve.

Je suis allongée dans un jardin avec une amie de mon père et on discute à son sujet.

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