Prisonnière

16 mai (3h-6h) :
Je me réveille dans mon lit, dans ma chambre. Elle est pour une fois dépourvue d’affaires par terre je me dis que ma sœur a peut-être rangé. Il fait jour dehors et j’ai peur d’être en retard. Le téléphone me dit qu’il est dix heures. Je devais me rendre au théâtre ce matin. Je cherche des vêtements dans l’armoire avant de voir que toutes les affaires de ma sœur ont disparus et pas seulement celles qui traînaient par terre hier soir. Je comprends que quelque chose d’anormal se passe. Je regarde dans la chambre et cherche d’autres choses qui auraient disparus. Il y a toujours le piano et les guitares mais les étagères du lit de ma sœur sont vides. Je vais jusque la porte et tente de l’ouvrir mais elle reste fermée. Je comprends que je suis dans un rêve à ce moment là car la porte ne peut pas se fermer dans la réalité. J’en profite pour lire le scripte de théâtre sur le piano.
Je me réveille.

16-17 mai (22h-6h) :
Je suis encore enfermée dans la chambre, sur le tableau il y a le DM de ma sœur sur lequel elle voulait que je l’aide. Je me lève puisque j’étais assise contre la porte pour le lire et pourvoir l’aider à mon réveil avant de partir à l’école. Je résous un exercice de mathématiques avec SOHCAHTOA puis je l’entends m’appeler.
Je me réveille et lui dis que j’ai la solution à son DM de maths avant qu’elle me dise que c’est un DM de français...

18 mai (1h-5h) :
Encore dans la chambre je me lance au piano mais les touches ne font pas de bruits, je continue d’y jouer mais avec une drôle de sensation. C’est comme-ci quelqu’un me tenait par les épaules. C’est arrivé déjà dans la journée quand je n’arrivais plus à respirer correctement après la première représentation de théâtre, un des autres acteurs avec pris mes épaules pour faire bouger mes bras d’avant en arrière très lentement avant d’en arriver à la conclusion que j’étais tendue sans savoir que c’était un peu de sa faute.
J’ai cette sensation d’être en apnée et maintenue pendant toute la durée de mon rêve. J’essaie d’ouvrir la fenêtre pour avoir de l’air. Mais même lorsque j’y parviens il n’y a pas d’air qui entre. Je panique et suffoque en repartant m’asseoir à la porte.

19 mai (3h-5h) :
Je suis encore contre la porte, je me suis endormie sur un livre terrible qui me retournait l’estomac un peu plus à chaque page. Je manque toujours autant d’air aujourd’hui et tente une fois de plus de respirer l’air de dehors.
Je finis par me demander si ce ne serait pas plus pratique de sauter par la fenêtre puisque celle-ci s’ouvre déjà un peu. Je tente de le faire mais le lit bloque l’accès à celle-ci et je ne parviens pas à passer alors je tente de pousser le lit et me fatigue. Je m’allonge sur le lit et prends la couette pour m’enrouler dedans. La sensation de la couette pourra peut-être diminuer celle des mains qui me tiennent toujours les épaules.

19mai (13h-19h) :
Je suis toujours allongée et enroulée. Il me semble que je pleures mais je ne sais pas pourquoi je le fais et je sens que le même phénomène se produit sur mon corps qui n’est pas prisonnier de sa chambre. Je me rappelle en me disant que ça que la pièce de théâtre nous fait jouer le rôle de prisonnier, à la fin de la pièce on trouve un code d’accès pour s’échapper. Peut-être faut il que je trouve un code. Il y a du bruit à l’extérieur, les enfants doivent jouer. Mon téléphone sonne et je regarde ce qui s’y affiche en sachant que ce ne sera pas la même chose quand je me réveillerais sur celui-ci.
J’entends ma porte s’ouvrir, ma sœur a dû oublié quelque chose. Je ne l’ai pas entendue se refermer, je me relève et m’aperçois que la porte est ouverte. Je réussis donc à sortir.


Les premiers rêves semblent vous permettre de mieux préparer les épreuves du lendemain : vous relisez un scripte de théâtre, résolvez un DM de maths, faites du piano...

Je comprends cependant votre insistance sur le fait que vous vous sentez enfermée dans ces rêves, dans un lieu, votre chambre. Or le premier rêve pourrait être qualifié de lucide, puisque vous vous apercevez à la fin que vous rêvez en raison d’une incohérence, mais continuez malgré tout ce rêve pour relire ce script de théâtre. Donc c’est une impression assez lucide d’enfermement.

Ensuite cette sensation est ressentie directement dans le corps.

Enfin, vous parvenez à vous échapper de votre chambre, comme au théâtre.

C’est très intéressant cette suite de rêves, cette thématique qui se poursuit d’un rêve à l’autre, d’une nuit à une autre. Mais que dit-elle ? Personnellement je n’en sais rien. Cet enfermement dans votre chambre ? A quoi s’oppose cette chambre, à l’extérieur ? De quoi vous protège cet enfermement ? Qu’est-ce qui vous ferait peur à l’extérieur ?

C’est là que ce geste de ce garçon de vous prendre par les épaules me semble très intéressant. Ce geste qui se voulait plutôt réconfortant semble devenu un geste inquiétant, de maîtrise, d’enfermement, entraînant ces difficultés respiratoires, ce verrouillage du corps enveloppé de toute part, pour se recréer une enveloppe protectrice. Qu’a réveillé ce geste ? Là encore je n’en sais rien, comment savoir puisque cela dépend de votre histoire ?

"Je m’allonge sur le lit et prends la couette pour m’enrouler dedans. La sensation de la couette pourra peut-être diminuer celle des mains qui me tiennent toujours les épaules." : je parle souvent du Moi-peau, concept et livre majeur, or cette image correspond parfaitement à ce concept, d’une enveloppe protectrice que constitue le psychisme qui, lui-même, se construit sur la base de cette relation enveloppante et rassurante de la mère (et plus largement de l’environnement familial) avec son bébé.

Je suis prisonnière de ma chambre.

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