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Un endroit orange et blanc


Je suis dans un bâtiment de bureaux, ceux d’une entreprise.
Je cherche un passage dans les couloirs pour sortir de là. Une porte a un panneau "Direction" identique à celui posé sur la porte du bureau de mon employeur réel, je sais qu’il ne faut pas entrer là, et de toute façon mon passage n’est pas par là. Entrer dans ce bureau pourrait m’amener à surprendre le patron dans une situation gênante (faisant l’amour ou je ne sais quoi d’autre), et je n’ai pas envie de courir ce risque bien que je ne craigne pas mon patron.

Je me retrouve dans un endroit rocailleux et apparemment en montagne, dans une cuvette. Tout est blanc et orange. Mon père est là et m’accueille. Il me dit que si tout est de deux couleurs c’est qu’il y a deux roches et seulement ces deux là. La blanche semble être du quartz laiteux et la roche orange serait du feldspath. Je me dis que s’il y avait du mica aussi alors ça ferait pas mal de granit dans le coin (ces trois roches sont les composants du granit).
Seuls quelques arbres sans feuilles et quelques objets ne sont pas blancs ou orange. En revanche une maison proche se fond dans le paysage car elle est construite avec ces deux roches.
Même le coucher de soleil arbore du blanc et du orange.
Mon père parait plus doux et plus gentil qu’il ne l’a été de son vivant.
Il a une compagne, une femme qui a été réellement sa compagne après son divorce d’avec ma mère et à laquelle il n’a fait aucun cadeau non plus.
Elle est là et ils ont une voiture, un vieux SUV. Surprise, ils ont des enfants....

L’un a quatre ans, l’autre est encore un nourrisson. Le premier est triste et est de toute évidence déjà habitué à souffrir en silence. Il n’essaye pas de parler. Le deuxième ne semble pas pas mécontent de son sort, il sourit.
Ces deux enfants sont dans la voiture, le plus petit sur un "siège bébé". Mon/notre père lève la main pour frapper le plus grand, je vois qu’il n’a pas perdu certaines habitudes. Je l’arrête et je le repousse sans le moindre mal.
Je lui dis "stop, celui-là aussi a le droit de vivre". Il répond "droit de vivre peut-être..." et il allait ajouter "mais il n’est bon qu’à faire des conneries". L’enfant de quatre ans sort de la voiture et va faire une sorte de câlin à son/mon père, qui semble être un serment d’allégeance, qui est aussi un aveu d’impuissance. Puis il retourne vite s’assoir sur la banquette arrière où il reste silencieux et immobile. Sa mère qui n’est pas la mienne dit "voilà c’est ça", acquiesçant de le voir revenir à sa place et ne plus bouger.

Je ne laisse pas mon père finir, je le coupe pour lui dire "ça suffit ton cirque" mais quand j’ai voulu ajouter "t’en a largement assez fait comme ça avec moi" ces mots là ne sont jamais sortis, ma voix s’est étouffée sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je suis en train d’essayer de chercher quel blocage m’empêche de parler à quelqu’un que je ne crains plus depuis longtemps et le rêve s’est achevé là.


Vous ne craignez pas votre patron, mais vous n’osez pas vous risquer dans son bureau de peur de le gêner. Vous ne craignez plus votre père depuis longtemps, mais vous êtes bloqué pour lui dire ce que vous voulez ajouter. C’est ce blocage précisément que le rêve travaille, c’est à dire met en scène pour que cette expérience puisse être vécue, émotionnellement notamment, et ainsi que des apprentissages nouveaux puissent être faits, source de nouvelles ressources.

En fait, ce scénario pourrait être celui d’une séance d’hypnose que l’on pourrait modéliser ainsi :
 retour dans le passé,
 revivre une scène d’enfance (violence familiale), l’enfant étant accompagné du sujet adulte avec tout ce qu’il sait et connait aujourd’hui,
 apprendre quelque-chose de nouveau (arrêter et repousser le père sans le moindre, dire stop), accéder ainsi à de nouveaux apprentissages, de nouvelles ressources,
 utiliser ces nouvelles ressources pour modifier ce qui est vécu dans le présent (dire "ça suffit ton cirque").

Car au final, ce que vous faites, et dites durant ce rêve, est fait et dit. Pour votre psychisme, il s’agit de réalités, présentes. Vous avez dit "ça suffit", et cela a arrêté quelque-chose en vous. Ce ne sont pas des images, des métaphores, mais bien un fait psychique qui lui a produit ces images.

Ce qui manque dans cette séance d’hypnothérapie, c’est un pont vers le futur, une utilisation de ces nouvelles ressources dans une action imaginaire future, un moyen d’intégrer plus profondément ce qui a été acquis.

Ce qui manque dans ce rêve, ce sont les paroles : "t’en a largement assez fait comme ça avec moi".

Et pourtant, en rêve, les paroles ne sont jamais réellement dites (sauf exceptions), mais pensées. Aussi, penser ces paroles, c’est les dire. Il est en effet obligatoire de penser ces paroles pour savoir qu’on ne les a finalement pas dites. Cela semble un peu idiot mais c’est un principe fondamental du fonctionnement du psychisme. Ne pas faire quelque chose, c’est déjà penser à faire cette chose, et donc se préparer à la faire. C’est un principe que l’on utilise largement en hypnose, et que l’on retrouve évidemment dans les rêves.

En fait, peut-être qu’il ne manque rien à ce rêve. Que ce blocage n’existe pas psychiquement (puisque à ce niveau les paroles non dites sont déjà dites). Mais uniquement pour le mental. Et que la question finale du rêve contient sa réponse : "Je suis en train d’essayer de chercher quel blocage m’empêche de parler à quelqu’un que je ne crains plus depuis longtemps." Vous cherchez et cela vous réveille, car vous cherchiez au mauvais endroit, dans le rêve il n’y avait pas à chercher de tel blocage, il fallait vous réveiller pour retrouver un quelconque blocage, un blocage imaginaire dans le monde réel. Qu’est qui vous empêche ?

PS : concernant les deux couleurs qui composent votre monde intérieur, je ne formule aucune hypothèse car je suppose que ces matières et ces couleurs vous disent bien plus qu’à moi-même.

EN CONCLUSION :

Un rêve à lire pour le plaisir d’un imaginaire fascinant, celui d’un autre certes mais à l’image de celui de tous les Hommes.




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