Enfant
Les rêves d’enfant sont fréquemment défavorables car l’inconscient révèle généralement au rêveur que les qualités qui lui restaient de l’enfance sont en train d’étouffer en raison de son mode de vie. Mais ces rêves marquent généralement davantage encore en raison d’erreurs d’interprétation qui entraînent une totale incompréhension du message du songe.
Les dangers d’une erreur d’interprétation
Des rêves d’enfant ont déjà été publiés dans notre rubrique Interprétation des rêves gratuite. L’un d’eux est le rêve d’une jeune mère qui rêve que son enfant est dévoré par des rats. Un autre, celui d’un père, met en scène un enfant inconnu qu’il écrase avec sa voiture et, malgré l’absence de ressemblance, ce père interprète ce rêve avec l’idée que c’est son propre fils qu’il tue.
Les rêves d’enfant sont fréquents et constituent généralement des rêves négatifs. En conséquence, ne pas les interpréter correctement, c’est certes passer à côté de leur véritable message, mais surtout ou bien augmenter ses angoisses de père ou de mère, ou bien revivre des angoisses nées durant l’enfance.
Plus largement, et c’est là une critique des plus sérieuses faite à la théorie freudienne de l’interprétation des rêves, chercher systématiquement dans notre enfance l’origine d’un mal-être présent et tenter de toujours rapprocher ses rêves présents à son enfance au terme d’associations sans fin est souvent une démarche cruelle et inutile. Cruelle car en cherchant le mal là où il ne se trouve pas on risque de l’inventer là où il n’était pas.
L’enfant au présent
Un rêve s’interprète dans le cadre d’une période donnée, et un rêve d’enfant en particulier parle du présent du rêveur.
Alors quel est cet enfant vu dans le rêve ? Quelle est cette part d’enfance que tout individu conserve en lui, souvent en la dissimulant pour paraître davantage adulte, parfois en en comprenant toute la valeur et en cherchant à l’exprimer dans sa vie d’adulte.
D’une façon générale, un artiste peut-il faire abstraction de cette part d’enfance ? Peut-on créer sérieusement en ayant tout oublié de l’innocence attachée à l’enfance ? Comment, au présent, agir au-delà des contraintes matérielles, ces barrières qui enferment l’adulte et que ne connaissait pas l’enfant, dépasser notre quotidien et agir en adulte ? Comment sortir de cette routine chronométrée et retrouver le temps des jeux d’enfant, de la spontanéité, des sentiments purs, de la tendresse maternelle ?
Chacun développe une passion (la peinture, le bricolage, le cirque, les trains électriques, la cuisine...), pratique des activités, un sport, qui lui permettent de se consacrer, avec tout le sérieux d’un enfant en train de jouer, au développement de l’enfant qui reste en eux.
Pourquoi l’enfant encore présent ?
L’enfance est un stade de la vie, comme il en existe d’autres, alors pourquoi une telle place laissée à cet enfant qu’on a été ? Pourquoi cette marque serait-elle aussi profonde qu’elle conserverait des effets majeurs des dizaines d’années plus tard ?
Tout simplement parce qu’il s’agit d’une étape durant laquelle on ne vit pas les évènements avec un psychisme déjà construit, mais au contraire durant laquelle chaque expérience (corporelle notamment) construit notre psychisme. Il ne s’agit pas de mémoriser ces expériences mais d’inscrire dans les bases même de notre psyché ces expériences.
L’enfant dans le rêve
Si les rêves d’enfant sont fréquemment défavorables, c’est qu’ils interviennent justement lorsque l’inconscient perçoit qu’un individu est en train d’étouffer ce qui lui restait de l’enfance. Un mode de vie trop matérialiste peut avoir cet effet, l’argent étant une valeur qui n’existe pas pour l’enfant. Une ambition professionnelle inassouvie produit les mêmes effets. L’enfant meurt dans le rêve lorsque la psyché du rêveur manque de vigueur et menace de s’éteindre.
L’enfant intérieur
Jung a noté que dans de nombreux mythes le héros est un enfant-dieu. Or cela s’explique dès lors que l’on considère que l’enfant est un être dont le destin est d’être transformé (en adulte). Ainsi, c’est la capacité de transformation qui est soulignée dans le personnage de l’enfant. Or pour Jung, comme présenté rapidement sur ce site (dossier "bases"), la transformation permanente assure le processus d’individuation de chacun.
Mais c’est l’analyse transactionnelle qui souligne le plus notre capacité à répondre comme des enfants dans certains échanges, et donc la présence en chacun de nous d’un enfant dont le rôle demeure toujours actif (dans une interaction, un échange verbal, on incarne 3 différents rôles possibles suivant les cas : le parent, l’adulte ou l’enfant).
Porter attention à cet enfant intérieur, c’est déjà évoluer en soi. Certains parlent tous les jours à leur enfant intérieur. En rêver est souvent une première étape. Indépendamment des théories et des méthodes psychologiques développées pour soigner son enfant intérieur, on retrouve dans tous les cas la notion d’individuation, de réalisation de soi, processus qui passe également par les rêves.
L’enfant qui apparaît en rêve est souvent la représentation symbolique de la psyché du rêveur. Ces rêves d’enfant sont souvent négatifs car l’inconscient montre généralement que les qualités propres à l’enfant menacent de s’éteindre chez le rêveur adulte. En revanche, ils le sont encore davantage en cas d’une interprétation sur l’objet plutôt que sur le sujet.
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