Bébé et poupée

Rêve du 7 avril

Bonjour,

La nuit dernière j’ai fait un rêve étrange et j’aurais aimé avoir votre interprétation.

Voilà, j’ai rêvé que ma colocataire et son copain avaient un bébé dont ils ne s’occupaient absolument pas.

Je me suis réveillée en plein milieu de la nuit (dans mon rêve) inquiète pour le bébé, me suis levée et suis allée le voir : il était seul en train de pleurer dans son lit. A ce moment-là j’ai ressenti un sentiment d’abandon pour lui, j’étais bouleversée de le voir ainsi.

Je l’ai donc pris dans les bras et me suis rendue compte qu’en fait il était en train de s’étouffer ! Paniquée je lui ai tapé dans le dos tout en me dirigeant vers la chambre de ma colocataire pour lui dire d’appeler les secours. Mais heureusement, je n’ai pas eu le temps de le faire car j’ai sauvé le bébé qui a recraché ce qu’il avait avalé et malgré le bruit aucun de ses deux parents ne s’est réveillé. Voilà, fin !

Rêve du 17 avril

Cette nuit j’ai (encore !) rêvé d’un bébé...

En fait, j’étais en voiture avec mon chéri mais ne sachant pourquoi il fallait que je promène un bébé dans une poussette pendant que lui faisait le tour de la montagne sur laquelle j’étais.

J’arrive avec ma poussette et le bébé (je ne sais même pas si c’était le mien) dans une espèce de salle de spectacle avec un bassin où des dauphins sautaient, et j’expliquais aux gens qu’il fallait absolument que je traverse cette montagne pour retrouver mon homme qui en faisait le tour en voiture.

Je sors de cette salle, j’arrive à le rejoindre et pour monter dans la voiture, je prends le bébé dans mes bras pendant qu’il plie la poussette. Mais là quelle surprise ! Le bébé est en fait une poupée.... Et voilà, je me réveille.


Dans le premier rêve, il est difficile de s’empêcher de penser à l’enfant intérieur, celui pour lequel vous ressentez un sentiment d’abandon.

Cette angoisse d’abandon est très primaire,elle remonte à l’époque où le bébé est totalement dépendant de son environnement et découvre sa vulnérabilité (la "peur de l’étranger", au huitième mois). C’est l’angoisse que vous revivez à travers ce bébé qui, dans le rêve, est mis à distance : ce n’est pas le vôtre, vous vous en occupez pour d’autres, à la place d’un couple défaillant, de ses parents.

La liaison est faite mais elle est lourde formulée par écrit... Il faudrait la souplesse de la langue orale pour vous interroger sur votre vécu, car il s’agit dans ce rêve de faire cracher le morceau à cet enfant intérieur. De lui faire régurgité ce qu’il a dû avaler à cause de ses parents défaillants.

Dans le second rêve, on retrouve ce bébé et cette image du manque. Le manque apparaît au moment le plus fort du rêve, lors de sa conclusion, qui est soulignée par un coup de théâtre : l’enfant est en réalité une poupée. Il est sans vie. C’est cette absence de vie qui est découverte violemment, et certainement aide au réveil et à la mémorisation du rêve.

Or pour retrouver votre "chéri" (et le terme est important car il peut désigner aussi bien l’homme qui partage votre vie qu’autre chose, une partie de vous par exemple, que vous chérissez), il vous fallait traverser la montagne. Les dauphins (voir également dans le dictionnaire des rêves) étaient là pour vous montrer le chemin. Ils sautaient. Il fallait quelque-chose d’un peu magique, pour traverser une montagne !

Cet obstacle énorme pour vous retrouver, entière, vous aimer, vous chérir ("chéri"), était peut-être non pas à l’extérieur de vous (la montagne, que finalement vous parvenez à traverser comme attendu) mais avec vous, dans la poussette (la poupée sans vie). Encore l’enfant qui n’est qu’une poupée...

Ces deux rêves interrogent sur votre passé, faites-vous un lien avec votre histoire ?


Merci pour votre réponse détaillée qui me perturbe quelque peu toutefois il faut bien le dire... Je ne sais pas exactement à quoi ce sentiment d’abandon peut-être lié ; ce que vous dites me fait penser au divorce de mes parents et aussi au fait que j’ai toujours été, et le suis encore parfois, la personne vers qui on se tourne pour accéder à une autre. Disons que je joue souvent un rôle d’intermédiaire pour aider à résoudre les conflits entre personnes.

Enfin, en ce qui concerne mon "chéri", je veux parler de l’homme qui partage ma vie, cela fait plusieurs mois qu’il nous est très difficile de passer du temps ensemble et de nous voir autant que nous le souhaiterions... Peut-être est-ce tout simplement ça ?

En tous les cas, si vous avez d’autres questions n’hésitez pas à me les poser, j’aimerais réellement comprendre, ces rêves me perturbent profondément parce que je crois en la signification des rêves et ceux que je fais me semblent étranges...


Merci pour les informations apportées, le divorce de vos parents a eu lieu quand vous aviez quel age ? Ce détail a une certaine importance, même si vous avez certainement (inconsciemment au moins) enregistré les conflits entre vos parents bien avant leur séparation.

Vous notez que, face à la culpabilité ressenti par tout enfant dans un tel cas (l’enfant pense toujours que c’est de sa faute si ses parents se séparent (au moins inconsciemment)), vous recherchez aujourd’hui "un rôle d’intermédiaire pour aider à résoudre les conflits entre personnes".

Mais je me penche maintenant sur votre rêve suivant.

Ces deux rêves, de bébé et de poupée, se rejoignent dans leur interprétation et interrogent sur l’histoire de leur auteur : pourquoi des parents qui ne s’occupent pas de leur bébé, pourquoi une poupée inerte à la place de l’enfant que l’on croyait avoir avec soi ?

Messages

  • En effet, je pense que ça vient de là, mais ce rôle d’intermédiaire je crois l’avoir toujours eu, même au sein de ma famille, mes frères et soeurs faisaient appel à moi de manière directe ou non pour régler une dispute entre eux par exemple. Ou bien alors, il a fallu que je m’interpose souvent. Le divorce de mes parents a lieu lors de mes 10 ans.

    • "régler une dispute entre eux" : mais c’est le rôle des parents !

      "il a fallu que je m’interpose souvent" : dans vos rêves, vous prenez la place des parents toujours, vous leur servez d’écran en quelque sorte, empêchant que leur manquements apparaissent à tous (le verbe "interposer" prendrait alors tout son sens).

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