La banque Lazard

Je travaille pour la banque Lazard, c’est peut-être mon premier jour. Avec d’autres salariés, on est face à une baie vitrée qui donne sur Paris, on voit les immeubles d’en face. La façon dont on est habillé est essentielle. Un collègue se fait reprendre sur ses manières, sa façon de se tenir je crois, on lui dit qu’il ne restera pas longtemps ici, car derrière nous passent par un couloir entièrement vitré les clients prestigieux. Je porte un costume et je mets mes boutons de chemise (deux par manche). Je refais mon nœud de cravate car je la crois à l’envers, mais finalement c’était une erreur.

Plus tard avec ma femme, on se parle de notre travail, elle me dit que le sien est assez intéressant et n’exige pas d’heures supplémentaires. Je constate que le mien se limite à de la présence.

Contexte : Je ne connais absolument pas la banque Lazard, que je pense être une banque d’affaires. J’ai travaillé en costume cravate durant quelques années, dans un cabinet d’audit, mais il y a de cela très longtemps.


La banque Lazard, pourquoi ce nom est-il resté aussi présent dans le souvenir de ce rêve ? Incapable de trouver une explication dans mon passé, j’ai imaginé un à-peu-près de mon inconscient qui aurait associé le nom de cette banque avec celui de "lézard". Or le lézard, qui passe ses après-midi au soleil, symbolise assez bien la recherche de lumière, de vérité et de transparence intérieure. Or le thème de la transparence, par la baie vitrée d’une part (souvenir fort d’avoir Paris devant moi) et le couloir vitré, est déjà très présente dans ce rêve.

Aussi, ce rêve qui ne m’intéressait pas particulièrement et ne m’avait pas laissé d’impression forte est devenu beaucoup plus intriguant. En effet, en transposant des éléments de ma vie passée dans le présent, entraînant dans un premier temps une certaine incompréhension, j’ai supposé que cette recherche de transparence était bien actuelle. Mais sur quel plan ? Matériel : le travail ; ou spirituel : transparence vers son moi, et en particulier vers son anima (la ville).

Or cette opposition était particulièrement d’actualité au moment de ce rêve, car en recherchant dans mon travail de la visibilité, sur internet notamment, surveillé en permanence par les moteurs de recherche dont le fonctionnement reste parfaitement mystérieux (les clients prestigieux qui passent dans le couloir voient les salariés de dos), il en résulte une certaine déception sur les objectifs à atteindre : faire de la présence plutôt que du contenu.

Finalement, j’aime beaucoup ce rêve qui me signifie que dans le monde du travail la superficialité est de mise, qu’il s’agit tout du moins de ma réalité depuis que je travaille, et qu’il faudrait y trouver plus d’authenticité, ou bien s’y investir un peu moins pour prendre le temps d’une plus grande transparence intérieure.

Devenir le salarié de la banque Lazard le temps d’un rêve basé sur l’apparence du rêveur et l’image qu’en ont les autres.

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