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Vide et lien


j’ai écris ces deux rêves et leur interprétation et j’ai perdu la page. J’ai voulu abandonner. Et puis je me suis dis que c’était peut-être une façon de censurer...

Rêve 1 : je dors sur le côté droit et mon dos est exposé au vide, donc à l’éventualité d’une agression. Alors j’essaie de me retourner de façon à exposer mon dos vers mon mari qui dort à mes côté, mais je n’y arrive pas, je suis paralysée. Enfin, je réussie au prix d’un effort surhumain, cela me réveille.

Rêve 2 : je suis en train d’opérer et je m’aperçois qu’il manque l’aspiration pour assécher la zone opératoire. Puis je vois que l’aspiration passe entre mes jambes et est reliée à mon mari. Alors, je tire l’aspiration vers la zone opératoire. Je sais que ce n’est pas conventionnel d’agir ainsi pour des raisons d’asepsie, mais je le fais quand même. Avec culpabilité, ce qui me réveille.

Le dos exposé, me fait penser à la mère suffisamment bonne de Winicott. Cela montre une insécurité, mais cela je le sais.

Par contre, je fais le rapprochement avec deux souvenirs :
 le 1er est la bataille que je livrais contre ma soeur pour dormir du côté du mur, car chaque nuit, notre cousin venait abuser de nous et du coup, je gagnais toujours et je dormais blottis contre le mur. (aucun souvenir d’abus)
 le 2ème c’est la peur-panique qui s’est emparée de moi lorsque dans la nuit j’ai senti un homme contre moi, son bras posé sur mon côté gauche, j’ai donné des coups de coude et cela l’a réveillé, j’étais terrorisée, il était alcoolisé et a dit : "mon dieu je me suis trompé, je croyais que c’était XXX (prénom de ma soeur de dix ans mon ainée). Au matin, j’avais oublié et je ne l’ai pas dénoncé tout de suite et je ne reconnaissais pas les lieux.
Aucun souvenir de ce que ces personnes nous ont fait. Mais des images gravées, à l’exemple de celles-ci.

Et bien pour tout dire, la censure est là, car je ne reconnais pas les faits. Même si mes soeurs savent et ont confirmé. Moi je ne sais rien de tout cela. Il me reste les images après. C’est comme un film censuré.
Je suis curieuse de savoir ce qui est arrivé à cette petite fille là. Une partie de moi reconnait que c’est moi, mais l’autre partie doute que ce soit moi. Et aucun scénario ne vient, aucun fantasme. Peut-être juste que j’ai failli mourir.
Enfin, tout cela ressemble à une fiction et cela ferai un bon thriller.


Vos interprétations sont très justes.

Je me permets simplement d’insister sur le symbole du dos. Pour Anzieu, c’est la partie du corps invisible à soi-même, que l’on ne peut pas non plus protéger. C’est donc la partie du corps (de l’inconscient) que l’on attend que la mère, que l’adulte, protège. Il faut voir un enfant se lover dans les bras, ressentir de tout son dos la protection apportée par celui ou celle qui le porte.

Dans ce rêve, c’est de ce symbole dont dépend la protection contre d’adulte. La partie fragile devient carapace, comme seul moyen d’éviter adulte. La partie faible qui demande à être complétée symboliquement par l’adulte restera une faille.

Si Annie Ernaux a beaucoup écrit sur la honte, c’est Serge Tisseron qui, en psychanalyse, a beaucoup travaillé ce thème, montrant comme ce sentiment déchire, retire quelque-chose du sujet, lui ôte une partie de lui-même en y substituant une partie de l’autre. Dans les abus sexuels par définition, la honte qu’aurait dû ressentir l’agresseur, qui justement n’a pas ressenti ce sentiment ce qui explique son acte, est entièrement porté par la personne agressée.

Ce sentiment est renforcé par le comportement que l’agressé a pu avoir étant enfant et qu’il observe bien des années après, devenu adulte. Or ce regard sur le passé est biaisé. En effet, il faudrait pouvoir considérer les moyens psychiques de l’enfant d’alors. Or le trauma, toujours aussi blessant, empêche cette séparation dans le temps, cette prise de distance. Car le viol sur un enfant a cette puissance dévastatrice de créer une confusion entre la sexualité de l’adulte et celle de l’enfant (au sens freudien du terme, le sexuel infantile n’ayant rien à voir avec la sexualité telle que la considère un adulte évidemment, et comment imaginer le contraire !). Cette confusion introduit une confusion dans le temps, un trou dans une limite qui n’a pas pu se constituer. Comme une blessure dans le dos que l’on ne peut atteindre pour la panser.

EN CONCLUSION :

Deux rêves extrêmement puissant qui reviennent sur des traumatismes subis dans l’enfance. L’interprétation est apportée par l’auteur du rêve, qui offre son expérience comme exemple de la fonction réparatrice de l’imaginaire et de l’inconscient.




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